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– Tu m’en diras tant ! s’exclama-t-elle.
C’était un sacré coup de théâtre.
– Je t’assure que c’est vrai, répliqua-t-il.
– Ça alors ! Et dire qu’on parlait justement d’elle.
– Je sais bien.
– Franchement, quelle drôle de coïncidence, reprit-elle d’un ton narquois. Que tu sois allé là-bas, et tout.
– Ouais.
– Elle l’a bien cherché, tu sais, ajouta-t-elle.
– Je me doutais que tu ne serais pas fâchée de l’apprendre. Mais, à mon avis, ça veut dire qu’il faut attendre quelques jours pour la suite.
– Tu crois ?
Bien sûr, elle lui avait prêché les avantages qu’il y avait à prendre son temps, mais elle se sentait tout à coup très impatiente.
– Demain, il y aura un enterrement, ici, ajouta-t-il. Je suppose que ça demande toute une organisation, et personne d’autre ne peut s’en occuper, pas vrai ?
– D’après ce que j’ai compris.
– Donc ma sœur va être plutôt occupée par tous ces préparatifs, d’accord ? Alors on devrait attendre que ça soit terminé.
– Je vois ce que tu veux dire. Mais je voudrais que tu fasses quelque chose pour moi.
– Oui ? demanda-t-il.
– Une toute petite chose.
– Quoi ?
– Ne l’appelle pas ta sœur. Elle se montrait très ferme.
– Excuse-moi, dit-il.
– Tu sais bien ce que j’éprouve.
– OK. C’est juste que, tu comprends, elle…
– Ça m’est égal, coupa-t-elle.
– D’accord, maman. Je ne le ferai plus.